La marque Tudor fut créée comme une entrée de gamme pour la marque Rolex, pensée comme plus exclusive. D’après Hans Wilsdorf, fondateur de Rolex SA : « Depuis plusieurs années, j’ai étudié la possibilité de fabriquer une montre que nos concessionnaires puissent vendre à un prix plus bas que nos montres Rolex et qui soit digne de la même confiance traditionnelle. Je décidai donc de fonder une société à part, en vue de fabriquer et de vendre cette nouvelle montre.» A partir des années 50, Rolex SA sous-traite la fabrication des mouvements Tudor chez ETA, le grand fabricant suisse d’ébauches, et les vend sous la marque Tudor dans des boites Rolex « Oyster » avec des bracelets siglés Rolex.
Les montres sont des objets soigneusement vendus et « marketés »; les marques les plus prestigieuses ont construit leur mythologie pendant des décennies, en employant des mot-clés bien choisis, qui ont fini par faire partie intégrante de notre monde, comme le Coca-Cola ou les jeans Levi’s. Dans le cas de Rolex, il y en a peu mais ils ne sont pas totalement interchangeables entre Rolex et Tudor comme par exemple:
La segmentation du marché fait donc que l’on trouve des Rolex « Oyster Royal » et des Tudor « Oyster-Prince »…
Pourquoi 7965? C’est le numéro de référence de la boite, gravé en général entre les cornes; Rolex SA ayant produit de nombreuses références, il est nécessaire pour identifier précisément la montre.
Les Tudor des années 50 et 60 montrent clairement leur filiation : le logo Rolex est présent sur la couronne et la boite. La date de production est gravée dans le fond sur certains modèles (ici, IV 59).
A l’intérieur, le mouvement ETA est joliment décoré. Dans cette montre, on trouve un ETA 2461, un « tracteur » fiable et robuste, précis quand il est bien réglé. Il a probablement été remplacé à un moment de la vie de la montre : le mouvement d’origine avait a priori un balancier à vis (et non annulaire, plus moderne) et un plaquage blanc (et non doré).