En arrivant à l’atelier cette montre était en triste état: diverses saletés, pièces manquantes, notamment aiguilles, couronne, tige et une des vis de cadran; le spiral, dépitonné, était libre. Le mouvement est de qualité, typique du début XXe, probablement français, mais non signé. Il est monté avec un micro régulateur à col de cygne ainsi qu’un spiral Bréguet. Le cadran proclame fièrement « chronomètre Gouzou », sans doute le nom du distributeur à l’époque. Un certain nombre de marques de réparation sont présentes, l’une à la date de 1915.
La tige est réalisée à partir d’une ébauche, comme l’on pouvait trouver chez les fournituristes de l’époque, et finie au tour et à la lime. La couronne de monte sur la tige à l’ancienne: l’extrémité de la tige est un carré conique, qui se chasse dans l’alésage carré de la couronne. Tout monté, la couronne doit s’ajuster au boitier. Le carré de la tige doit donc être ajusté à la lime.
Des aiguilles ne restaient que des moignons. Une paire en acier cuivré dans le style de la montre est choisie en remplacement. Toutefois, il est presque impossible de trouver une paire du bon style, de la bonne taille, de la bonne matière et couleur … qui se monte. En effet, l’alésage des aiguilles a une tolérance faible, il ne se corrige pas sur des aiguilles en acier qui sont trempées le plus souvent. La solution est d’usiner des centres d’aiguilles en laiton, chassés dans les aiguilles puis alésés afin de se monter sur le mouvement.
Les résultats, après nettoyage de la boite, rhabillage du mouvement et montage d’un nouveau verre. La montre a retrouvé sa fonction.