Chronographe cal. 31659

J’ai déjà écrit une courte présentation de ces chronos militaires soviétiques (cliquer ici). Celui-ci a été acheté à Moscou en 1991 ou 1992 par son précédent propriétaire, un Allemand, qui l’a porté puis rangé quand il a cessé de fonctionner. Lorsqu’il est arrivé dans l’atelier, il semblait en bon état mais était bloqué. Le mouvement est pourtant solide, monté avec antichoc. Le balancier est OK, l’embrayage du chrono ne bloque pas la montre, il faut démonter pour voir plus loin, et finalement on trouve…

Une roue édentée!

Le rochet du barillet a perdu 12 dents, qui sont bien sûr allées se promener partout pour finalement bloquer le rouage. Panne rare, autant de dents cassées fait penser à un acier mal trempé, trop cassant. Pièce irréparable, donc à changer.

Profitons-en pour regarder à l’intérieur, en particulier au niveau du levier stop, ce qui fait la différence avec le calibre 3133 plus courant. Ce levier arrête le balancier lorsque la couronne est tirée pour la mise à l’heure:

La différence avec le 3133

Avec un tournevis 0.6mm pour l’échelle:

Vue du levier stop

Rouage et éléments du chronographe

Le mouvement de base (sans les fonctions chrono) est parfois très simple, c’est ici le cas : petite seconde, grand diamètre, 21600 A/h, très bien en terme de simplicité et de précision.

Le mouvement de base

On peut voir de gauche à droite : la roue entraineuse et l’ensemble d’embrayage, le pont de chronographe avec les mobiles de chronographe et de compteur minutes, la bascule inter compteurs, les leviers de commande (marche/arrêt et remise à zéro). Des vis partout, ne pas confondre vis simple et excentriques de réglage.

Les pièces du chronographe, moins la came et les marteaux

Chaque fonction (comptage des secondes, des minutes, remise à zéro, couplage du chrono, …) est déclenchée par la came qui centralise les commandes des leviers. La came est ici montée sous les marteaux de remise à zéro:

La came

Côté cadran

Les Soviétiques n’utilisaient pas de systèmes antichoc occidentaux, ils avaient eux-mêmes développé de nombreuses solutions. Celui-ci ressemble à un Incabloc, mais les lyres ne sont pas articulées et doivent être démontées (!!) pour pouvoir accéder aux rubis:

Antichoc à la soviétique, plus embêtant qu’un Incabloc

Tout est remonté et réglé, elle est maintenant prête pour sa nouvelle carrière.

Après remontage

Un chronographe soviétique militaire 31659 ‘Sturmanskie’

Note: Ce chrono ressemble beaucoup au Valjoux 7734, mais avec un plus petit balancier/une fréquence plus élevée et plus de rubis. Je n’ai pas non plus cherché à mélanger des pièces mais je pense que rien n’est directement compatible. Les Soviétiques se sont inspirés du Valjoux de manière évidente mais n’ont pas cherché à en faire une copie carbone!

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